Derrière les stratégies marketing des marques pour nous vendre des vêtements sportifs toujours plus innovants se cachent des matières synthétiques avec un impact néfaste tant sur l’environnement que sur la santé.

“Liberté de mouvement absolue”, “douce sensation de seconde peau », « contrôle des mauvaises odeurs”… Les marques de sport redoublent d’arguments marketing vantant la performance technique des vêtements pour mieux nous vendre leurs produits. 

Et ça marche : les marques de sport se portent à merveille depuis quelques années. Entre les confinements successifs qui ont privilégié les pratiques sportives en intérieur, et le déconfinement qui a encouragé la pratique en plein air, les achats d’articles de sport ont augmenté de 15% entre 2020 et 2021. Ce sont d’ailleurs les chaussures et les vêtements qui remportent le plus de succès. 

Mais quelles matières se cachent derrière ces vêtements ?
A chaque collection, les marques nous présentent une nouvelle technologie de matière, qui va “révolutionner nos déplacements”. Aux noms toujours plus sophistiqués, ces “nouvelles matières” ont des listes de propriétés longues comme le bras et nous promettent tout et son contraire. C’est le cas par exemple d’UNIQLO, qui présente une collection composée à partir de matière innovante “AIRism” qui assure respirabilité, fraîcheur, contrôle des odeurs et douceur. Pourtant, en regardant la composition de plus près, on retrouve des noms bien connus : du polyester et de l’élasthanne.

Des fibres issues de la pétrochimie à l’impact considérable

Ces deux matières se sont fait une place de choix dans notre dressing sportif, et proviennent directement de la transformation de pétrole. Le polyester a l’avantage de ne pas se froisser, de sécher vite et d’être moins onéreux que le coton. L’élasthanne quant à lui, est très élastique et promet une “amplitude et liberté de mouvements” à tou·tes les sportifs et les sportives.


En plus d’une extraction et d’une fabrication particulièrement énergivore, leur impact est loin d’être neutre : leur lavage en machine libère des centaines de milliers de microparticules de plastique et de produits chimiques qui se déversent dans l’eau de rinçage et polluent massivement nos cours d’eau. Trop petites pour être visibles, et pour être captées par les stations d’épuration, les microparticules sont ingérées par les poissons. Une étude d’août 2021 a montré que l’ingestion chronique de ces microplastiques impacte directement la croissance et la reproduction des poissons dès quatre mois d’exposition.

Des pratiques sportives qui laissent des traces jusqu’au sommet des montagnes

Pour imperméabiliser nos parkas, sacs à dos ou autres doudounes de ski, les fabricants utilisent des “composés perfluorés ou polyfluorés” (PFC) : ce sont des produits chimiques artificiels toxiques volatiles, qui se dégradent très lentement et affectent le système reproducteur des êtres vivants qui les ingèrent.

Greenpeace a étudié 40 articles de sport de 11 marques différentes et a découvert que 90% d’entre eux contenaient des PFC, dont certains considérés « extrêmement préoccupants » par l’Agence européenne des produits chimiques.Parallèlement, ils ont analysé des échantillons d’eau et de neige de régions montagneuses reculées comme les Alpes et la Patagonie et le constat est sans appel : les PFC sont présents partout.

Polyester et produits chimiques : un cocktail douteux pour notre santé

Le polyester est certes moins coûteux, mais il a un désavantage non négligeable pour les sportifs et les sportives : il retient les mauvaises odeurs. Alors pour y remédier, les industriels redoublent d’ingéniosité… et de produits chimiques ! Sur des “chaussettes anti-odeurs”, des substances actives « biocides » sont pulvérisées pour tuer les bactéries et les microbes responsables des mauvaises odeurs. Contenus dans les détergents, ces produits tuent toutes les bactéries, même les bonnes, et peuvent provoquer des allergies en contact rapproché avec la peau.

De nombreux autres produits chimiques sont contenus dans nos vêtements. Greenpeace a analysé en 2012 plus de 100 vêtements de grandes marques afin de mieux connaître les produits chimiques que l’on y retrouve, et les résultats font froid dans le dos. Les chercheur·euses ont trouvé plusieurs produits toxiques allergènes et perturbateurs endocriniens

Produits toxiques identifiés dans les vêtements :

  • De l’éthoxylate de nonylphénol (NPE), reconnue comme « substance dangereuse prioritaire » par l’Union Européenne
  • Une concentration élevée de phtalates, qui servent à assouplir le tissu. Les phtalates perturbent le système endocrinien et, à forte dose, le fonctionnement du foie et des reins.
  • Des amines, issus des colorants, ont également été identifiés. Ils sont reconnus commes cancérogènes chez les animaux, et potentiellement cancérogènes chez les humains.

Repensons notre consommation de vêtements !

Face à ces constats alarmants, vous avez la capacité de limiter la production de ces matières et leur impact sur l’environnement et la santé. En limitant votre consommation de  vêtements tout d’abord, en choisissant en priorité des matières issues de fibres naturelles ou encore en les achetant d’occasion.

Si les 4 raisons de vous mettre au sport “Rien de neuf” vous ont convaincu·e, voici une liste d’alternatives au neuf pour vous aider à vous lancer ! 

En quoi consiste la démarche?

Essayer d’acheter le moins de produits neufs dans le cadre de votre activité sportive afin de préserver les ressources de notre planète. Vous pouvez tout aussi bien les emprunter, les louer, les acheter d’occasion ou remettre au goût du jour ceux que vous avez déjà chez vous en réparant ou en personnalisant ! 

Acheter d’occasion

Les friperies regorgent de maillots de baskets vintage collector ! Il existe aussi des magasins spécialisées dans la revente d’équipements sportifs de seconde main :

Sporteed : Un site Internet sur lequel vous pouvez vendre et acheter du matériel de sport d’occasion. 

LinkNsport: Une marketplace pour vendre ou acheter son matériel de sport de seconde main.

Everide : un site pour acheter ou vendre des équipements outdoor.

Barooders : Une plateforme en ligne dédiée aux vêtements et équipements outdoor de seconde main.

Label Emmaüs: La boutique en ligne d’Emmaüs propose du matériel de sport d’occasion à prix abordable. 

Recyclerie Sportive (Situées à Roubaix, Paris et sa région, Marseille, Grenoble et Lyon) : Les boutiques solidaires des Recycleries Sportives proposent à la vente le matériel collecté après avoir été trié et réparé. 

Sportingoodz : un site Internet d’invendus de vêtements sportwear

Il y a aussi de nombreuses recycleries spécialisées dans le sport partout en France, n’hésitez pas à vous renseigner pour en trouver une près de chez vous !

L’équipière (Rennes), SupporTerre (Nantes), Espace R (Toulon), La collective (Rochefort), L’ezprit réquipe(Montpellier)

La ressourcerie de votre ville aura peut-être du matériel sportif à proposer : ici la carte des ressourceries et recycleries de France. 

Sinon Facebook marketplace ou Leboncoin reste de bonnes alternatives à l’achat neuf et on y trouve souvent des équipements ou vêtements de sport à prix réduits.

Trouver chaussure d’occasion à son pied

L’usure des chaussures de sport déjà portées peut être un frein à l’achat de seconde main : elles pourraient être moins résistantes aux chocs ou ne pas être adaptées à notre forme de pied. Pourtant, de nombreuses chaussures de courses neuves sont disponibles d’occasion : que ce soit parce que la taille ne convenait pas ou que l’acheteur ou l’acheteuse n’a finalement jamais tenu sa résolution d’aller courir tous les matins, il est possible de trouver chaussure d’occasion à son pied ! 

Une autre piste pour éviter l’achat neuf de chaussures de course : un passage régulier chez le cordonnier permettra d’entretenir leur semelle et d’éviter les trous ou encore de les faire réparer pour leur donner une deuxième chance. Ici la carte des cordonniers de France

Les adresses spécialisées

La bourse aux skis (Situé à Echirolles et en ligne): Cette boutique et site Internet sont des références en termes de vente de ski d’occasion en France. 

Troc Sport (Situé Annecy, Grenoble, Chambéry et en ligne): Les magasins et le site Internet spécialisés en sports de montagne et de plein air, proposent des articles de sport d’occasion en fonction des saisons. 

Troc vélo: Un site Internet qui propose des annonces de vélos d’occasion de tout type. 

Campsider: Un site Internet permettant de vendre et d’acheter du matériel de sports d’outdoor et d’aventure d’occasion.

Réparer

La durée de vie moyenne d’un vélo en France est de 7 ans : c’est la plus faible d’Europe ! 

La Fédération des usagers de la bicyclette considère qu’environ 9 millions de vélos sont inutilisés car en attente d’être réparés, soit un tiers du parc total de vélos. 

Alors voici quelques bonnes adresses pour faire réparer son vélo ou apprendre à le réparer soi-même :

Les adresses généralistes de réparation pour le matériel de sport

Recyclerie Sportive (Situées à Roubaix, Paris et sa région, Marseille, Grenoble et Lyon): Ces lieux mettent en place des ateliers de co-réparation afin de pouvoir réparer vous-même votre vélo, trottinette, skate ou même roller sous les conseils d’experts.

Les Réparables : un site internet qui propose la réparation de tout type d’habits y compris ceux techniques

Goodloop : Un site de réparation de vêtements de sport outdoor.

L’équipière (située à Rennes): La ressourcerie du sport de Rennes.

Les adresses spécialisées

L’heureux cyclage: Plus de 300 ateliers participatifs et solidaires de réparation de vélo en France, Martinique et Guyane. Ces ateliers ont pour objectif le réemploi de vélos inutilisés. 

Cyclofix: Un service de réparation de vélos et trottinettes qui met en lien des utilisateurs de vélos et trottinettes avec des réparateurs. La plateforme est disponible dans 60 villes de France.  

La Clinique (Grenoble) : atelier de réparation de chaussures et équipements de montagne à Grenoble.

Renseignez-vous sur les ateliers de réparation dans votre ville, vous trouverez surement des associations proposant des ateliers d’auto-réparation comme Vélo Utile à Saint-Brieuc ou Vélocampus à Nantes.

Louer

Un week-end de bivouac entre ami·es, une sortie d’escalade ou une session de paddle à la mer… Toutes les excuses sont bonnes pour se mettre à louer du matériel ! 

S’il est d’usage de louer des skis, des kayaks ou des canoës, la location est beaucoup moins un réflexe pour les autres occasions. Pourtant, il est possible de louer un sac à dos, une tente et tous les équipements nécessaires aux activités de plein air ou autres :

Les adresses généralistes

Allovoisins : Ce site Internet permet aux particuliers ou professionnels de louer ou de se faire louer tout objet y compris du matériel sportif.

Kiwiiz : Un site Internet qui répertorie les demandes et propositions de location entre “voisins”. 

Les adresses spécialisées

Bivouac Location: Un site Internet qui propose du matériel de bivouac en location. 

Et si vous avez du matériel sportif que vous n’utilisez plus, n’hésitez pas à le donner aux adresses ci-dessus !

BoNUS : OBJECTIF Zéro goodies

Se mettre au défi Rien de neuf peut aussi passer par refuser les objets neufs offerts lors des manifestations sportive. Vous pouvez tout à fait dire non au T-shirt et à la médaille de la course à laquelle vous participez chaque année !

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Ce Défi est soutenu par MAIF dans le cadre de Sport Planète.

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