Entretien avec catherine Dauriac, PrÉsidente de Fashion Revolution France

Entretien avec catherine Dauriac, PrÉsidente de Fashion Revolution France

Saviez-vous que le Défi “Rien de neuf” avait plusieurs ambassadeur·ices ? Le Défi vous propose de faire leur connaissance avec un court entretien de Catherine Dauriac, présidente de Fashion Revolution France et ambassadrice du Défi “Rien de neuf” depuis 2022.

Peux-tu te présenter en quelques mots ? Ton parcours, ton activité, ton engagement ?

Après des études d’histoire de l’art, d’archéologie et d’anthropologie, j’ai accompagné des créateur·ices émergent·es dans leur communication et le développement de leurs activités commerciales. En 2003, je suis devenue journaliste sur des sujets autour des savoir-faire et des innovations textiles. Nous avons depuis lancé la revue papier Hummade avec Cécile-Jeanne Gayrard, autour de la mode libre et du vêtement comme fait social. J’écris aussi pour le magazine déco Maison Créative sur les impacts de cette industrie. J’ai publié en 2022, un livre sur les ravages de l’industrie textile : Fashion aux éditions Tana. J’ai aussi eu l’honneur de participer à deux ouvrages collectifs sur le textile (Textiles et Le lin, fibre de Civilisation(s), aux éditions Actes Sud). Je continue mes recherches sur les sujets de décroissance nécessaire et les innovations textiles autour des matériaux biosourcés et des teintures végétales.

Depuis quand es-tu présidente de Fashion Revolution France

J’ai pris mes fonctions en 2020, après avoir occupé le poste de chargée de communication de 2016 à 2020 au sein de Fashion Revolution France. Depuis, nous nous sommes depuis développé·es avec des antennes à Lyon, Marseille, Angers, Auch, La Réunion, la Guadeloupe. Nous cherchons à étendre nos territoires avec de nouveaux groupes locaux. Bienvenue aux volontaires !

Quand et comment s’est faite ta prise de conscience des enjeux de la mode ?

Je travaille dans la mode depuis la fin des années 80; j’ai donc vu tous les bouleversements de notre industrie, la perte de nos usines, la délocalisation et l’arrivée en masse de la fast-fashion. Mon arrière-grand-mère était tailleur pour dames, elle m’a initié avec mes deux grands-mères aux savoir-faire textiles, comme le tricot ou la broderie. Cette prise de conscience remonte à mon enfance.

Quand et comment as-tu commencé à t’engager contre la surproduction textile et pour une mode plus durable ?

J’ai commencé à m’engager dès les années 1990 avec des actions contre les perturbateurs endocriniens dans nos textiles et objets du quotidien. 

Avec la Fabrique Idéale, nous avions aussi réfléchi en 2015 à un projet de tiers-lieu textile qui n’a finalement pas vu le jour pour des questions économiques. Nous étions pionnier·res mais c’était trop tôt !

Enfin, j’ai rejoint Fashion Revolution France dès 2014 au moment de la fondation de l’ONG, après l’effondrement du Rana Plaza à Dacca au Bangladesh. C’est la plus grande catastrophe de l’industrie textile depuis la première révolution industrielle avec 1138 morts et 2500 blessé·es.

Peux-tu présenter Fashion Revolution France et ses actions en quelques mots ?

Nous sommes l’un des 22 bureaux officiels de l’ONG Fashion Revolution présente dans 77 pays. Notre travail s’articule autour de l’éducation avec des interventions dans les collèges, lycées et universités, écoles de mode ou de commerce. Nous avons également une activité de plaidoyer au niveau national et européen pour des campagnes autour des droits des femmes et du salaire vital dans l’industrie; ou des régulations de la fast-fashion comme avec nos amis de la coalition Stop Fast-Fashion. Chaque année, nous publions le Fashion Transparency Index qui dévoile la progression de plus de 250 marques de mode internationales, du luxe à la grande distribution sur les sujets de transparence environnementale, sociale et économiques. Nous militons avant tout pour le respect des travailleur·euses de l’industrie textile (75% de femmes), leur droits à se syndiquer, contre le travail des enfants ou le travail forcé. En France, nous travaillons également sur le développement de la seconde main, le déploiement des savoir-faire de broderie, réparation ou upcycling via des ateliers grand public. 

L’actualité de Fashion Revolution France ?

Tout d’abord, en 2024, Fashion Revolution fête ses 10 ans d’actions. Nous aurons des événements tout au long de l’année avec nos différents partenaires.

Cette année en France, nous menons également deux grands projets. Le premier, une étude inédite sur la seconde main avec le media cmcm.fr, qui sera disponible dans les mois à venir. Et un programme Erasmus+ sur le journalisme d’impact pour 2024-2025.

As-tu un message à faire passer aux participant·Es du Défi ?

« Le vêtement le plus écologique est déjà dans votre armoire« . Cette citation d’Orsola de Castro, co-fondatrice de Fashion Revolution, est mon mantra. Et aussi, fondamental: n’oubliez jamais le Rana Plaza ! Empruntez, louez, échangez, nous avons assez d’objets et de vêtements pour habiller la planète jusqu’en 2100.

Le mot de la fin ?

Nous continuons notre travail au sein de la coalition Stop fast-fashion, qui rassemble 9 organisations (Zero Waste France, Amis de la terre France, Max Havelaar  France, Hop, FNE France Nature Environnement, Emmaus France, Action Aid et On est Prêt) pour un plaidoyer actif auprès de nos politiques concernant la loi anti fast-fashion en discussion en France.

Crédits : Salvo Manzone / Zero Waste France

Par ailleurs, la Fashion Revolution Week 2024 aura lieu du 15 au 24 avril dans toute la France. Découvrez le programme sur le site !

A Paris, retrouvez-nous :

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