Opter pour les livres d’occasion

C’est la journée mondiale du livre ! L’occasion de se poser en terrasse pour feuilleter votre dernière trouvaille mais également de promouvoir un secteur du papier plus éthique ! Il devient en effet nécessaire de se tourner vers les livres d’occasion.

Comme de nombreuses industries, celle du livre connaît de nombreux défis écologiques nécessitant de réimaginer la production et la consommation de cet objet pour une industrie plus responsable.

LE SECTEUR DU LIVRE : UNE INDUSTRIE POLLUANTE

L’industrie papetière est aujourd’hui la première industrie consommatrice d’eau [1], et la production d’un seul exemplaire nécessite à elle-seule 150 litres d’eau. Cette production utilise également des produits nocifs pour l’environnement comme la colle, l’encre et le pelliculage. La production de livres pollue alors autant les sols (produits chimiques), que l’air (émission de gaz à effet de serre) et l’eau (rejet de chlore). Le secteur du papier génère aussi de la déforestation avec plus de 20 millions d’arbres utilisés chaque année [2].

Mais si 66% des émissions de gaz à effet de serre de la filière sont liées à la production [3], la distribution et les transports sont également sources de pollution. Les grandes maisons d’édition ont désormais leurs propres services pour la distribution avec toujours plus de livres délivrés et donc produits.

QUELLES ALTERNATIVES AU NEUF ?

Face au développement de cette industrie polluante, il est possible de se tourner vers de nombreuses alternatives plus douces pour l’environnement :

1. L’emprunt et le troc vers plus de convivialité

En premier lieu, l’emprunt entre voisins, famille, amis ou encore collègues est le meilleur moyen de compléter éphémèrement sa bibliothèque sans avoir à encourager la production de nouveaux livres. Pour ceux qui ne trouveraient pas l’ouvrage idéal chez ses proches, les boîtes à lire permettent à tous·tes et partout, d’emprunter gratuitement des livres de seconde-main, il y en a plus de 6000 en France !

Il est également possible d’emprunter des livres dans les bibliothèques municipales, mais aussi sur des groupes Facebook dédiés !

2. La seconde-main pour des livres d’occasion remplis d’histoires

Les livres d’occasion sont une bonne alternative au neuf et sont de plus en plus accessibles. Leur part de marché a ainsi augmenté jusqu’à représenter 18,2% des exemplaires vendus en France en 2024 (Ministère de la Culture). Il est possible de se rendre dans l’un des points de vente de livres d’occasion d’Oxfam et dans les ressourceries de manière plus générale (comme Emmaüs). Il existe des sites et applications de revente et de livres tel que Recyclivre, mais aussi Geev (dons) sur lesquels vous trouverez sans aucun doute votre bonheur.

3. Et la liseuse ?

Le choix entre livre et liseuse est loin d’être évident. En effet les deux biens sont radicalement différents autant dans leurs compositions qu’en termes de pollution émise au cours de leur production. De nombreux critères sont alors à prendre en compte (cycle de vie, obsolescence, matières premières…).

Les études sont nombreuses et offrent des résultats qui diffèrent mais la conclusion est toujours la même : pour rentabiliser le coût écologique d’une liseuse, tout dépendra du rythme de lecture des consommateur·ices.

Selon l’étude de Carbone 4 et Hachette Livre par exemple, il faudrait en lire 180 pour rentabiliser une liseuse 1ère génération.

Ce coût écologique est plus faible si vous décidez d’investir dans une liseuse reconditionnée (ou d’occasion), il est possible d’en trouver sur Yes Yes France ou encore Recommerce.

La liseuse soulève tout de même quelques problèmes comme la question du partage des livres numériques. En effet, ces derniers n’appartiennent pas aux acheteur·ices qui ont le droit de les lire mais pas de les prêter. Le fait d’acheter un livre numérique sur certaines plateformes permet également à l’utilisateur de ne les lire que sur les liseuses achetées sur ces mêmes plateformes.

A vous de choisir en fonction de votre rythme de lecture et de vos pratiques en matière de partage de livres !

QUE FAIRE DE SES VIEUX LIVRES ?

Maintenant que vous savez comment repenser votre consommation de livres, il s’agit de savoir comment se défaire de ceux que vous ne voulez plus.

1. Donner et favoriser la solidarité

L’un des premiers réflexes à adopter face à un livre que vous avez déjà lu, prêté et laissé traîner 3 ans dans votre bibliothèque sans attachement particulier : le don !

Ressourceries, boîtes à lire et sites Internet (Recyclivre, Leboncoin, Geev…) : vous avez l’embarras du choix pour privilégier la solidarité à la vente !

2. Réutiliser pour décorer

Pour d’autres livres d’occasion, il sera sans doute plus difficile de trouver des intéressé·es, il y a par exemple peu de chance que vous parveniez à convaincre qui que ce soit de récupérer cette édition 2011 du Routard spécial “Vosges”, mais le Défi a des solutions pour vous !

Et si on s’offrait une nouvelle déco avec ces livres obsolètes ? Miss Mioumiuoum propose ainsi des anges décoratifs (parfait pour les fêtes de fin d’année), mais vous pouvez également opter pour une boîte trompe l’oeil, des bougeoirs avec les pages ou un bouquet de fleurs en origami !

C’est le moment d’être créatif·ve !

3. De l’upcycling en tout genre

Internet regorge de tutos à partir de livres d’occasion qui conviendront à tous·tes. Il est par exemple possible de fabriquer des marques pages à partir du dos du livre, ou d’utiliser les pages pour faire du papier-cadeau !