Avoir ou utiliser ?
Non, ce n’est pas un cours de conjugaison. Cet article propose une réflexion sur la nécessité ou non de tout posséder, alors que nous n’avons qu’un usage éphémère de nombreux objets. Pourquoi ne pas privilégier l’emprunt, la location ou encore la mutualisation dans ces cas spécifiques ?
DES USAGES éphémères
12 minutes, c’est le temps moyen d’utilisation d’une perceuse dans une vie. Et que dire du barbecue que l’on a utilisé que quelques soirs l’été dernier ? Ou encore du blender acheté un beau jour de juin en rêvant à de délicieux jus de fruits mais qui n’a servi qu’une ou deux fois ? L’appareil à raclette, la tenue de ski, les vêtements de grossesse… bref, ce ne sont pas les exemples qui manquent.
Or lorsque l’on connaît les dégâts environnementaux dont sont responsables les objets neufs (extraction de matières premières, utilisation d’eau, transport intercontinental…), ça vaut le coup de se demander si on a nécessairement besoin d’acheter, de posséder l’objet.
On a déjà trop
Alors que les Français·es pensent posséder environ 34 équipements électriques et électroniques par foyer, elles et ils en possèdent en réalité 99 ! Et 6 d’entre eux ne sont jamais utilisés. Les placards débordent, on ne sait que faire de tous ces objets dont on a plus l’utilité, on les garde « au cas où ». En privilégiant l’utilisation plutôt que l’achat, on évite de s’encombrer inutilement et on réduit le gaspillage. Car un objet qui dort dans un tiroir, c’est du gaspillage.
L’entraide, c’est cool
Privilégier l’utilisation, c’est aussi recréer du lien social et relocaliser sa consommation. C’est en effet l’occasion d’instaurer des systèmes de partage avec ses voisin·es, ses collègues, ses proches…
Comme le dit Sabine, participante au Défi « Rien de neuf » et adepte du Système d’Echange Local : « On y fait de belles rencontres, de beaux échanges, et on se rend plein de services. »
Et concrètement, comment ça se passe ?
Prêter et emprunter
Bien sûr, il y a les bibliothèques pour emprunter des livres et même maintenant des ludothèques pour les jeux et des bricothèques pour les outils.
On peut aussi indiquer à ses voisin·es les objets que l’on peut prêter. Ainsi, les Ecolo Humanistes proposent un kit d’autocollants à mettre sur sa boite aux lettres pour informer ses voisin·es des objets que l’on peut prêter. Ou encore installer un tableau « je prête, je cherche » sur son lieu de travail pour faciliter l’échange d’objets et connaître ceux qui sont disponibles au prêt.
Il existe également des plateformes comme Smiile ou allovoisins pour trouver des personnes qui prêtent des objets autour de chez soi.
Louer
Certaines enseignes, telles que Boulanger proposent désormais des objets à la location. Vous pouvez également louer des objets auprès de particuliers grâce à au site Place de la Loc’.
Mutualiser
C’est un peu comme partager un compte Netflix, mais pour un objet. Par exemple, en achetant à plusieurs une tondeuse que l’on utilise à tour de rôle.
Alors c’est le moment de fouiller les placards et de se demander s’il n’y traîne pas quelques objets délaissés que l’on pourrait prêter, échanger, partager…
article mis à jour le 2 mai 2022
