#Apprendre
- 12 mars 2019 -
Si le jean que l’on porte pèse moins d’un kilo, il a fallu en réalité mobiliser 50 kilos de matière pour le fabriquer. A travers une étude de l’Ademe évaluant la « matière mobilisée » de 45 catégories de biens d’équipement, nous pouvons ainsi mesurer l’impact positif du Défi “Rien de neuf” en termes de ressources préservées. Explications.
Avant qu’il n’arrive dans nos poches ou nos tiroirs, il faut plusieurs étapes pour qu’un objet soit fabriqué. Chaque étape (extraction des matières premières, approvisionnement des matières premières et des emballages, mise en forme des matières premières, assemblage et distribution…) est consommatrice de ressources.
Dans son étude sur “la face cachée des objets”, l’Ademe a mesuré la quantité de matériaux, en masse, qui ont été mobilisés (déplacés ou utilisés) depuis l’extraction des matières premières jusqu’à la fabrication du produit fini.
L’indicateur utilisé pour l’étude, le MIPS (Material Input per Service-Unit) pour les intimes, présente donc les matériaux nécessaires lors du cycle de vie du produit, soit :
Il ne prend pas en compte le mouvement des sols en agriculture et sylviculture (érosion, déplacements mécaniques liés au labour), ni les quantités d’eau et d’air utilisées pour la fabrication de l’objet.
Ainsi, tenir son smartphone (5 pouces) de 300g dans sa main ne laisse pas présager que sa fabrication a requis 183 kilos de matières premières.
L’Ademe distingue le poids des matières mobilisées pour produire l’objet du poids de l’objet, c’est-à-dire son poids total et sa composition en différentes matières. Ce dernier est calculé grâce à l’indicateur « SuperBOM » qui consiste à déterminer la composition des produits finis.
L’étude démontre alors que la quantité de matières déplacées ou utilisées est bien supérieure à la masse mise en œuvre pour la production du produit final et ce pour toutes les catégories de produits. Par exemple, il faut entre 50 à 350 fois la masse mise en œuvre pour produire des appareils électriques à forte composante électronique. De manière générale, les métaux (en particulier le cuivre et l’or) nécessitent l’extraction d’une grande quantité de matière.
En utilisant des objets qui sont déjà en circulation (achat d’occasion, emprunt, location, réparation…), les participants au Défi “Rien de neuf” évitent ainsi d’engendrer le processus de fabrication nécessaire pour obtenir un objet neuf, responsable de la mobilisation de quantités considérables de ressources. Pour chaque achat neuf évité, ils peuvent ainsi mesurer la quantité de ressources qu’ils ont préservée, dans la limite des 45 catégories de produits couverts par l’étude (présentés ci à gauche).
Zero Waste France regroupe également ces données afin de déterminer la quantité de matière économisée grâce à l’ensemble des participants, qui seront, selon l’objectif fixé pour 2019, 100 000 à la fin de l’année. Soit des millions de tonnes de ressources préservées…
de matières premières ont été économisées durant les deux premiers mois du Défi
Pour nous aider à montrer que changer de réflexes et réduire ses achats neufs permet de préserver des tonnes de ressources, inscrivez-vous au Défi et faites le suivi de votre consommation au fil de l’année en notant les objets que vous avez achetés neufs et ceux que vous avez réussi à ne pas acheter neufs (achats d’occasion, location, emprunt, réparation…).
© Images : Ademe – Greeny Bird Dress